La Chambre de commerce maritime dévoilait aujourd’hui une liste de souhaits pour 2022 à l’effet que les instances législatives et les responsables de l’élaboration des politiques collaborent avec l’industrie pour s’assurer que le corridor de transport reliant les Grands Lacs au Saint-Laurent demeure une chaîne d’approvisionnement résiliente à l’avant-garde de l’innovation maritime pour atteindre ainsi les objectifs ambitieux qui consistent à atteindre des émissions nettes de carbone nulles d’ici 2050.
Cette liste de souhaits de nature politique arrive alors que la Voie maritime du Saint-Laurent, un segment clé des voies navigables intérieures, annonce que les cargaisons expédiées (entre le 22 mars et le 10 janvier) totalisent plus de 38 millions de tonnes métriques, ce qu’on estime à 1 % de plus que la saison précédente. Plusieurs des secteurs du fret les plus durement touchés au cours de la saison de navigation de 2020 – soit le minerai de fer, l’aluminium et l’acier – ont rebondi et certains ont même surpassé les niveaux de 2019. Les cargaisons de matériaux de construction étaient en pleine effervescence alors que les économies du Canada et des États-Unis ont repris et ont commencé à «Rebâtir en mieux». Le ralentissement des exportations de céréales en raison des récoltes plus faibles par rapport à 2020 a continué de compenser la croissance dans les autres secteurs du fret. Si on ne tient pas compte des céréales, les statistiques globales en ce qui concerne le tonnage estimé seraient en hausse de près de 13 %.
Bruce Burrows, président et directeur général de la CCM, a déclaré : « Tout au long de la pandémie et en pleine période de perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale, le transport maritime sur les Grands Lacs et le Saint-Laurent a démontré une fois de plus qu’il représente un refuge fiable et sécuritaire en pleine tempête. Nos membres ont non seulement réalisé à temps les livraisons destinées aux clients de vrac, mais ils ont également cultivé de nouvelles possibilités d’affaires en élargissant leurs services de livraison de conteneurs entre les villes et outremer. Nos ports et leurs clients ont continué de renouveler, d’améliorer et d’étendre leurs infrastructures et leurs gammes de produits. »
« Nous ne pouvons cependant pas faire preuve de complaisance. Les répercussions économiques et sociales auxquelles nous avons assistées en raison des goulots d’étranglement et des phénomènes météorologiques graves dans les autres parties de l’Amérique du Nord au cours de la dernière année viennent souligner à quel point il est important que ses gouvernements collaborent avec l’industrie afin d’innover et investir dans les solutions de transport intelligentes du point de vue économique qui favorisent la résilience de la chaîne d’approvisionnement en plus de contribuer à atténuer les impacts futurs des changements climatiques.
Priorités sur le plan des politiques et des règlements en 2022
- Décarbonisation : Les membres de la CCM désirent travailler en partenariat avec le gouvernement fédéral du Canada, ainsi qu’avec les centres de recherche pour développer l’avenir du transport ici au Canada afin d’atteindre les objectifs de réduction des GES. Le secteur maritime explorera la possibilité d’une initiative regroupant plusieurs intervenants pour établir un Corridor de transport vert nouveau et innovateur au Canada en y intégrant un essai des meilleures méthodes de transport maritime canadien qui sont déjà les moyens les plus économiques en carburant et sobres en carbone pour transporter des marchandises, en plus d’être un aspect important de la solution pour s’attaquer aux changements climatiques. La navigation maritime nationale (incluant les marchandises, les passagers et la pêche) contribue pour moins de 1 % à toutes les émissions de gaz à effet de serre au Canada. Grâce au renouvellement de la flotte et à l’utilisation de carburants alternatifs, les flottes commerciales canadiennes des membres de la CCM ont déjà diminué les émissions de carbone de 19 % entre 2008 et 2017. Cependant, les navires et les ports auront besoin d’aide et d’investissements pour étendre le recours à des carburants de transition, comme le GNL et les biocarburants, en plus de développer de nouvelles technologies de propulsion afin de pousser l’innovation maritime encore davantage de manière à atteindre les cibles de réduction des GES qui sont de zéro émission de carbone d’ici 2050. Pour que tous ces éléments soient efficaces, la CCM préconisera une approche « Fabriqué au Canada » en matière de réglementation canadienne pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des navires canadiens qui font partie de notre système commercial maritime à courte distance et des concepts de navires canadiens uniques.
- Résilience de la chaîne d’approvisionnement : La CCM milite afin que les gouvernements des États-Unis et du Canada s’assurent que la gestion des niveaux d’eau permette une navigation sécuritaire et continue sur les Grands Lacs et la Voie maritime du Saint-Laurent et pour que deux représentants de l’industrie (un canadien et un américain) soient nommés au sein du Groupe d’étude international sur le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent (GÉILOFSL) pour s’assurer que les propriétaires des infrastructures et les utilisateurs commerciaux participent au processus décisionnel en ce qui concerne les niveaux de déversement du barrage Moses-Saunders.
En 2020, la saison de la navigation sur la Voie maritime du Saint-Laurent passant par le tronçon entre Montréal et le lac Ontario était retardée de 12 jours pour accommoder le déversement d’eau du barrage Moses-Saunders qui présentait un risque pour la navigation. L’augmentation du débit, comme le GÉILOFSL l’a établi afin d’empêcher toute inondation possible sur le lac Ontario, avait peu d’effet sur les niveaux du lac, mais ses conséquences ont coûté plus de 80 millions de dollars au domaine du transport maritime. La plus récente étude économique des impacts repose sur le coût des interruptions du transport maritime. De plus, l’expérience récente en matière d’inondations qu’on a connue en Colombie-Britannique démontre que les changements climatiques signifient que les phénomènes météorologiques seront encore plus extrêmes, alors que les différents paliers de gouvernement, ainsi que l’industrie doivent maintenant conjuguer leurs efforts pour élaborer un plan de résilience au climat plus vaste et plus holistique qui tient compte de chaque avenue, incluant le zonage des inondations, la résilience du rivage et les investissements dans les infrastructures pour les résidents et les propriétaires d’entreprises.
- Infrastructures des ports et des voies navigables : La CCM milite des deux côtés de la frontière pour obtenir le financement des mesures de stimulation économique des infrastructures des ports et des voies navigables afin d’augmenter la croissance commerciale, mais également la résilience aux changements climatiques contre les eaux hautes persistantes dans l’ensemble des Grands Lacs.
- Réforme du pilotage : Compte tenu de l’inflation à l’échelle mondiale et des coûts exponentiels de l’installation de systèmes de traitement des eaux de ballast au cours des prochaines années, il sera plus important que jamais d’assurer que les services de pilotage imposés par le gouvernement canadien tiennent compte de la technologie moderne, qu’ils utilisent de manière plus efficace les évaluations des risques et qu’ils améliorent l’efficacité et la rentabilité.
Flickr – Téléchargez des photos du transport maritime sur les Grands Lacs et la Voie maritime du Saint-Laurent :
https://www.flickr.com/photos/marinecommerce/albums/72157657049769546
Au sujet de la Chambre de commerce maritime
La Chambre de commerce maritime est une association binationale qui représente au-delà de 100 intervenants de l’industrie maritime, incluant des expéditeurs canadiens et américains d’importance, des ports, des terminaux, ainsi que des fournisseurs de services maritimes et des propriétaires de navires canadiens et étrangers. La Chambre défend une politique et une réglementation sécuritaires, durables, harmonisées et concurrentielles qui reconnaissent les avantages considérables du système de transport maritime sur les Grands Lacs, sur le Saint-Laurent, ainsi que dans les régions côtières et arctiques.
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