Le 11 avril 2019 – D’après la Chambre de commerce maritime, la nouvelle législation qui a été présentée cette semaine afin de moderniser le service de pilotage canadien pour les navires commerciaux, assurera la navigation sécuritaire en plus de rendre le système de transport canadien plus efficace et concurrentiel.
« Après 45 ans, nous assistons finalement à des changements qui apporteront de la transparence et une prise de décision impartiale à un service coûteux, mandaté par le gouvernement qui, durant des décennies, a assumé très peu de responsabilité, ou d’informations de la part des exploitants de navires et de leurs clients. Malgré le fait que ce système soit payé par les redevances de l’industrie, les coûts sont finalement reversés aux consommateurs », a déclaré Bruce Burrows, président de la Chambre de commerce maritime.
Dans les ports canadiens et sur certains chenaux spécifiques, les navires doivent, en vertu de la loi, avoir à leur bord un pilote d’une administration de pilotage, qui participe aux activités de navigation dans les zones difficiles. Les 3 700 kilomètres sur les Grands Lacs et le Saint-Laurent constituent en majeure partie une zone de pilotage obligatoire, au même titre que d’autres zones le long des côtes est et ouest du Canada.
Les changements détaillés à la Loi sur le pilotage ont été révélés dans la Loi d’exécution du budget (LEB) et comprennent, entre autres, le transfert des responsabilités réglementaires des administrations de pilotage au ministre des Transports du Canada, la création d’une autorité réglementaire chargée de l’évaluation des risques, la création d’un processus ouvert et clairement défini d’établissement de tarifs à la fois justes et raisonnables, ainsi que des mesures visant à rendre publics les contrats conclus avec des sociétés de pilotes.
Un des changements les plus importants consiste dans ce que Transports Canada peut maintenant créer un programme amélioré et uniformisé de certification de pilotage. Ce programme permettra aux équipages canadiens qui possèdent des connaissances et une expérience comparables à celle des pilotes imposés par le gouvernement de piloter leur propre navire dans les zones de pilotage obligatoires.
« Nous pouvons maintenant entreprendre la mise sur pied d’un programme national de certification de pilotage favorisant la formation à bord et la certification de capitaines et d’officiers qui piloteront leurs propres navires, ce qui ressemble un peu au programme qu’on a mis en place sur les Grands Lacs. Cela représenterait une amélioration considérable lorsqu’on songe aux systèmes désuets et incohérents qui existent présentement dans les autres zones de pilotage, » de dire Burrows. « Il est important que Transports Canada collabore avec l’industrie à l’élaboration de ces nouveaux règlements pour s’assurer qu’ils répondent aux besoins des propriétaires de navires sur le plan opérationnel. »
La Chambre continuera également de promouvoir des réformes afin de procurer aux administrations de pilotage un modèle de main-d’oeuvre plus flexible qui leur permet d’embaucher leurs propres pilotes ou de conclure des ententes avec des entreprises de pilotage à but lucratif.
QUELQUES MOTS AU SUJET DU PILOTAGE
Le pilotage prend toute son importance lorsqu’un pilote détenant une licence du Canada doit traverser des zones difficiles que un équipage peut n’avoir fréquentées que rarement ou dont il ignore les risques possibles. Il s’agit là d’une mesure de sécurité importante, mais la façon dont le service fonctionne comporte certains problèmes.
Alors qu’on dénombre à peine plus de 400 pilotes au Canada, le pilotage est géré par quatre sociétés d’État du fédéral, chacune ayant son propre ensemble de règlements, de procédures opérationnelles et de pratiques de gestion. Dans certains endroits, ces administrations de pilotage doivent embaucher des pilotes à contrat auprès de monopoles ou de sociétés à but lucratif qui ne sont aucunement obligées à faire preuve de transparence sur le plan financier.
Et dans plusieurs des zones de pilotage, des règles archaïques et encombrantes font en sorte qu’il est presque impossible pour les capitaines et les lieutenants de navires canadiens d’obtenir la certification leur permettant de piloter leurs propres navires – malgré qu’ils possèdent une expertise et des connaissances locales comparables (et même plus grandes) et qu’ils aient accès à des systèmes ultramodernes de gestion de la navigation et du contrôle de la circulation.
Les capitaines et les lieutenants de navires canadiens qui naviguent sur les Grands Lacs et sur la voie maritime du Saint-Laurent détiennent la certification qui leur permet de piloter leurs propres navires et un bilan de sécurité encore plus reluisant que leurs homologues que leur impose leur gouvernement.
Les honoraires, les salaires et les avantages versés aux pilotes qui sont détenteurs d’une licence ont atteint en moyenne 376 500 $ par pilote en 2016 – ce qui a augmenté 3,4 fois plus rapidement que l’IPC au cours des cinq dernières années. Sur le fleuve Saint-Laurent, par exemple, le coût horaire de pilotage dépasse le coût TOTAL de l’équipage complet d’un navire.
Photos : https://www.flickr.com/photos/marinecommerce
Au sujet de la Chambre de commerce maritime
La Chambre de commerce maritime est une association binationale qui représente au-delà de 130 intervenants de l’industrie maritime, incluant des expéditeurs canadiens et américains d’importance, des ports, des terminaux, ainsi que des fournisseurs de services maritimes et des propriétaires de navires canadiens et étrangers. La Chambre défend une politique et une réglementation sécuritaires, durables, harmonisées et concurrentielles qui reconnaissent les avantages considérables du système de transport maritime sur les Grands Lacs, sur le Saint-Laurent, ainsi que dans les régions côtières et arctiques.
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